Mise en œuvre

Le respect de la mise en oeuvre est essentiel afin de garantir la pérennité de l’ouvrage, d’où l’importance de respecter toutes les consignes de pose. Ces consignes concernent en premier lieu les procédures à suivre pour l’assemblage des tubes et des leurs accessoires, mais également toutes les phases de terrassement, d’apport de matériaux,  de compactage, de remblaiement et d’enrobage.

 

La profondeur et la largeur de fouille

Les travaux d’exécution des fouilles, doivent être conformes aux exigences du Fascicule 70.

STRPEPP : Profondeur et largeur de fouilleLes profondeurs de fouille prévues au projet doivent être impérativement respectées, en prévoyant la place nécessaire à la mise en œuvre du lit de pose.

La largeur de la fouille doit être déterminée en fonction de la profondeur d’enfouissement, du type de blindage et du diamètre de la canalisation à mettre en place. Elle doit être suffisante pour permettre l’aménagement correct du fond de fouille, d’une part, l’assemblage des canalisations d’autre part, mais aussi assurer des conditions optimales de circulation et de prévention pour le personnel de chantier

En outre, les largeurs minimum admises au fond de la tranchée doivent être égales au diamètre extérieur du tube, augmentées, de part et d’autre de celui-ci, de 30 cm pour des tubes de diamètre inférieur ou égal à 600 mm, et de 40 cm pour les diamètres supérieurs. Ceci restant valable pour une profondeur de tranchée <ou= 1,30m,  sans blindage. En tout état de cause, le chapitre V Mise en œuvre figurant au Titre I Réseaux du Fascicule 70 au point 6.3 devra être respecté.

 

Le fond de fouille

Le fond de fouille de la tranchée expurgée est réglé suivant la pente prescrite. L'appui ainsi réalisé permet à chaque tube de reposer sur toute sa longueur. Des niches sont creusées à l'emplacement des raccords.

Les éventuelles venues d'eau sont épuisées, de manière à maintenir la nappe à une cote inférieure à celle du fond de fouille, pendant la durée des travaux.Lorsque les bancs rocheux ou des maçonneries sont rencontrés, la fouille est approfondie au moins de 10 cm et sablée jusqu'au niveau initialement prévu.

Si le fond de fouille n'a pas les caractéristiques de portance suffisantes pour assurer l'appui correct du tube et la stabilité du remblai, la tranchée est approfondie d'une hauteur au moins égale à 0,2 m. Le lit de pose est alors réalisé avec des matériaux rapportés.

Le maître d'ouvrage peut prescrire l'exécution systématique d'un lit de pose en matériaux rapportés.


Blindage

LorsquSTRPEPP : 3 cas de modes de retrait des blindages dans la zone d'enrobagee des blindages sont nécessaires, il est recommandé de les retirer d’une hauteur égale à chaque couche de remblai, puis de compacter cette couche (cas 1). Lorsque les conditions de chantier ne permettent pas ce mode de retrait, deux solutions non recommandées restent possibles :

- compactage de chaque couche de remblai, puis retrait des coffrages ou panneaux de même hauteur (cas 2).

- coffrage, panneaux ou palplanches retirés après remblaiement complet de la tranchée (cas 3). Ce dernier mode de retrait doit être évité, dans la mesure du possible

 

Le lit de pose

Sauf dispositions contraires du CCTP, le fond de la tranchée est arasé à 0.10 m au moins, en dessous de la cote prévue pour la génératrice inférieure extérieure de la canalisation. Dans toute cette épaisseur, le lit de pose sera toujours constitué d’éléments dont la granulométrie est conforme aux exigences précédemment citées.

En terrain aquifère, cette assise doit comporter des matériaux de granulométrie comprise entre 5 et 30 mm. En cas de venues d’eau importantes, le drainage du fond de la tranchée, et le long de la conduite, peut s’avérer nécessaire. Enfin, pour éviter une contamination du lit de pose par des fines issues du sol environnant, on peut être amené à envelopper cette partie du massif, ou sa totalité, d’un filtre géotextile.

 

Les techniques d’assemblage

Les canalisations en PE/PP peuvent être assemblées de trois façons,


1.    par assemblage par emboitement,
2.    par électrosoudage,
3.    par soudage bout à bout.


Dans tous les cas de figure, la mise en œuvre des différents procédés présents sur le marché,  doit être effectuée par du personnel suffisamment qualifié afin d’assurer la pérennité des ouvrages.

1. L’assemblage par emboîtement

C’est la technique la plus utilisée.

STRPEPP : L'assemblage par emboîtement

Ce type d’assemblage est basé sur l’emboîtement du tube avec son joint dans un manchon ou tulipe. L’étanchéité du système est basée sur le principe de la mise en compression d’un joint.

2. L’assemblage par électrosoudage

La technique de l’électrosoudage consiste à réaliser des assemblages au moyen de raccords électrosoudables, une résistance électrique ayant été intégrée aux raccords lors de la fabrication. Lors du soudage, la dissipation, par effet Joule, de la puissance électrique, provoque une fusion de surface des deux pièces assemblées, assurant grâce à un mélange intime des deux polyéthylènes une cohésion et une étanchéité parfaites.

3. Le soudage bout à bout

Le soudage bout-à-bout par éléments chauffants est utilisé pour assembler les tubes et raccords d’épaisseurs identiques et d’indices de fluidité compatibles entre eux. Ce procédé consiste à porter à la température de soudage, grâce à un élément chauffant (miroir), les extrémités des tubes et/ou des raccords.

Après escamotage de cet outil, les extrémités plastifiées sont mises en contact et sont maintenues en pression l’une contre l’autre pendant le cycle complet du refroidissement. Une soudure bout-à-bout, réalisée dans les règles de l’art, reconstitue parfaitement la continuité de la canalisation, et ce avec une résistance mécanique identique.


Les raccordements

Il existe des pièces d’adaptation prévues pour différents raccordements :

•    Raccords multimatériaux
•    Pièces d’adaptation sur regards bétons
•    Pièces sablées pour les ouvrages en béton coulés sur place
•    Pièce de transition pour tubes annelés et tubes lisses

STRPEPP : Pièces d'adaptation sur regard béton

STRPEPP : Manchon sablé

Les remblaiements  et compactages

La qualité du remblaiement influe fortement sur la durabilité du réseau mis en place. Tout remblaiement doit être réalisé conformément au projet, en mettant en place des matériaux de nature appropriée, qui proviennent le plus souvent de la réutilisation des déblais de fouilles. Dans tous les cas de figure, les éléments susceptibles de blesser la canalisation par des effets de poinçonnement, de tassements ou de chocs lors de la consolidation doivent être éliminés.

                       
Dans les cas courants sous l´emprise de la chaussée, la mise en œuvre de l´enrobage se fait selon les prescriptions de la norme NF P 98-331 pour atteindre les objectifs de densification q5 (cas courants) ou q4 (cas particuliers).

Le compactage correspondant à un objectif de densification q4 peut présenter des conséquences dommageables pour les canalisations (ovalisation, déplacements, fissuration...). Ces dommages apparaissent notamment dans le cas du non-respect des distances minimales de recouvrement, telles qu´elles sont préconisées dans le "guide de remblayage des tranchées" du SETRA ou dans le cas de compactage non symétrique.

On distingue les cas de mise en œuvre suivants :

STRPEPP : Le remblaiement et le compactage

→Mise en place non contrôlée : ne faisant l´objet d´aucun contrôle ou vérification.

→Compacté contrôlé non validé : contrôle des moyens de compactage mis en œuvre mais pas de validation de l´objectif de densification. Dans ce cas, l´entrepreneur soumet pour avis au maître d´œuvre le mode d´exécution et de justification des dispositions prévues pour le compactage.

→Compacté, contrôlé q5 : contrôle des moyens de compactage et validation de l´obtention de l´objectif de densification q5↗90% de l’OPN*en moyenne

→Compacté, contrôlé et validé q4 : contrôle des moyens de compactage et validation de l'obtention de l´objectif de densification q4↗95% de l’OPN*en moyenne.

 

L’enrobage et le calage

STRPEPP : Enrobage et calage

Le remblai en contact direct avec la canalisation, jusqu’à une hauteur uniforme de 10 cm au dessus de sa génératrice supérieure, doit être constitué du même matériau que celui du lit de pose.

Les matériaux calibrés, sables, tout venants, graves de 0/15, et les matériaux issus des déblais expurgés, nécessitent la mise en œuvre de moyens de compactage, agissant par couches successives d’une épaisseur maximum de 30 cm.

Le remblaiement est alors réalisé jusqu’à une hauteur de 10 cm au dessus de la génératrice extérieure supérieure de la conduite.

Le compactage doit être réalisé exclusivement sur les parties latérales de la tranchée, hors de la zone occupée par le tube, afin d’obtenir un calage efficace des flancs de la canalisation.

Enfin, afin d’éviter une décompression de la zone d’enrobage, il convient de ne constituer celle-ci qu’après relevage partiel des blindages de soutènement.

 



La couverture

STRPEPP : Remblai de protection

L’exécution du remblai proprement dit peut comporter la réutilisation des déblais d’extraction de la fouille, lorsque le CCTP l’autorise.

 

Ceux-ci devront toutefois être expurgés des éléments de dimension supérieure à 10 cm, des débris végétaux et animaux, des vestiges de maçonnerie, ainsi que tout élément pouvant porter atteinte à la canalisation ainsi qu’à la qualité du compactage.

Ce remblai doit être réalisé par couches successives et régulières, légèrement damées, d’abord au jet de pelle, puis ensuite à l’aide de moyens mécaniques.

Il faut également retenir que dans son chapitre 5.8.1.3, le Fascicule 70 admet que l’assise et le remblai de protection peuvent être réalisés en une seule fois, pour des tubes de diamètre inférieur ou égal  à 200 mm.

 

 


Les essais de réception

Les essais de réception sont décrits dans la partie de la norme NF EN 1610 qui concerne les essais des branchements et collecteurs d’assainissement, elle complète en ce sens les informations contenues dans le chapitre VI du Fascicule 70 »Conditions de réception ».

Ce chapitre précise entre autres que les examens préalables à la réception comprennent au minimum, et par ordre chronologique d’exécution,

•    les épreuves de compactage,
•    la vérification des conditions d’écoulement,
•    l’inspection visuelle ou télévisuelle,
•    la vérification de conformité topographique et géométrique des ouvrages,
•    les épreuves d’étanchéité,
•    la vérification de remise en état des lieux.


Il détaille également les épreuves d’étanchéité, qui peuvent être réalisées soit avec de l’air (méthode "L"), soit avec de l’eau (méthode "W"). Il est possible de retenir des essais distincts pour les tubes et pour les regards et boîtes de branchement, par exemple tuyaux à l’air et regards à l’eau. Dans le cas de la méthode "L", le nombre de remises en état et d’essais à nouveau après échec est illimité.

Un premier essai peut être réalisé avant toute mise en place du remblai latéral. Pour l’acceptation finale, la canalisation doit être essayée après remblai et retrait du blindage. Le choix de la méthode d’essai peut être indiqué par l’auteur du projet.